Une simple remarque sur LCI suffit-elle à révéler une crise interne au RN ? Les propos de Marine Le Pen à l’égard de Jordan Bardella intriguent et relancent les rumeurs de tension entre les deux figures du parti.
Marine Le Pen a-t-elle publiquement recadré Jordan Bardella ? Son tacle glissé à la télévision a surpris même les soutiens du RN, tant il semble trahir un malaise grandissant au sommet du mouvement.
Une sortie inattendue qui sème le trouble
Lors d’une interview depuis la Nouvelle-Calédonie, Marine Le Pen a évoqué les discussions à venir sur le statut de l’archipel. Interrogée sur la possibilité d’y associer Jordan Bardella, elle a lancé, sans détour :
« Je ne suis pas sûre que Jordan connaisse très bien les problématiques de la Nouvelle-Calédonie. »
En quelques mots, la cheffe de file du Rassemblement national a semé le doute sur la légitimité de son dauphin. Le ton était ferme, presque condescendant. Si cette phrase semble anodine, elle révèle une crispation nouvelle entre les deux figures majeures du RN. Car derrière cette attaque feutrée, une question brûlante s’impose : qui dirige réellement le parti ?
Une rivalité de plus en plus visible
Officiellement, Jordan Bardella est le président du Rassemblement national. Mais Marine Le Pen n’a jamais véritablement lâché les rênes. Cette phrase sur LCI semble confirmer qu’elle entend garder la main, surtout sur les sujets institutionnels majeurs.
Bardella, en déplacement dans le Gard, a tenté de désamorcer :
« Je ne rentrerai pas dans le concours de la petite phrase… Je connais très bien les sujets ultramarins. »
Mais cette déclaration, sur la défensive, contraste avec l’assurance dont il avait fait preuve après son triomphe aux élections européennes. Le doute s’installe.
Le RN à la croisée des chemins
Les désaccords ne sont plus cantonnés aux coulisses. En mai, Marine Le Pen avait déjà recadré Bardella après une déclaration où il se disait prêt à être candidat en cas d’inéligibilité de la députée. Quelques jours plus tard, elle affirmait qu’elle ferait tout pour être sur la ligne de départ en 2027. Le message était limpide : elle ne cède rien.
Dans les rangs du parti, les cadres veulent calmer le jeu. Edwige Diaz a parlé de « confiance totale », et Laurent Jacobelli a rappelé que « Marine Le Pen est la patronne ». Mais ces tentatives de rassurer peinent à convaincre. Le RN semble divisé entre deux leaderships.
Une tension qui menace l’unité du parti
Le score historique du parti aux européennes a donné des ailes à Bardella. Mais Marine Le Pen reste celle qui incarne le combat présidentiel. Cette dualité pourrait bien devenir un fardeau pour le RN si elle n’est pas tranchée rapidement.
D’autant que les ambitions personnelles des deux figures sont désormais visibles. Bardella ne cache plus son envie de s’imposer, tandis que Le Pen cherche à maintenir son autorité jusqu’au bout. Une rivalité mal gérée pourrait fragiliser la dynamique du parti à deux ans de la présidentielle.
Pour le moment, chacun joue la carte de l’apaisement. Mais en interne, les militants et les cadres s’interrogent : jusqu’où cette tension va-t-elle monter ? Et surtout, qui portera réellement les couleurs du RN en 2027 ?