Vendredi 7 juin, Mélanie, 31 ans, a été agressée au couteau devant le lycée-collège Françoise-Dolto de Nogent (Haute-Marne). Hospitalisée en urgence, elle a succombé à ses blessures. Son agresseur, un ancien élève de 15 ans, a été interpellé.
C’est un drame d’une violence inouïe qui a secoué la petite ville de Nogent, en Haute-Marne, vendredi 7 juin. En début d’après-midi, Mélanie, 31 ans, assistante d’éducation au lycée-collège Françoise-Dolto, est attaquée à l’arme blanche devant l’établissement. Grièvement blessée, la surveillante est prise en charge par les secours dans un état critique, avant de mourir à l’hôpital quelques heures plus tard. Le suspect de 15 ans a été maîtrisé peu après l’agression par des policiers sur place.
La ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, a précisé que le suspect était issu “d’une famille dont les deux parents travaillent, sans antécédents particuliers signalés“. Il avait même été désigné comme ambassadeur contre le harcèlement dans son établissement. Selon les mots de la ministre, il avait seulement fait l’objet “en début d’année, de deux exclusions temporaires pour perturbation en classe”. Aucune revendication n’a été formulée et l’enquête s’oriente vers un acte isolé, sans motivation terroriste.
Qui était Mélanie, la surveillante tuée à Nogent ?
Mélanie travaillait comme assistante d’éducation depuis plusieurs années. Selon plusieurs sources proches de l’établissement, celle qui était coiffeuse par le passé s’était révélée “très investie auprès des élèves”, toujours présente et attentive. Elle était installée à Nogent depuis peu. Son décès a provoqué une onde de choc dans cette ville de moins de 2 000 habitants, où tout le monde se connaît.
Une élève présente au moment des faits a confié à BFMTV : “On voyait l’élève faire des allers-retours comme s’il réfléchissait à ce qu’il allait faire. Quand la majorité des élèves sont entrés dans l’établissement, il a brandi le couteau et il a couru sur la surveillante”. Dans la cour du lycée, c’est l’incompréhension. Mélanie n’avait jamais signalé de conflit ou de menace. Une camarade résume : “Elle voulait juste nous aider. Elle était là pour nous.”
Comment réagit le gouvernement face à cette attaque ?
L’émotion est immense. Mardi 10 juin, Gabriel Attal exprimait sur X (ex-Twitter) : “Je veux dire toute ma solidarité aux proches de la victime, à tous les membres de la communauté éducative et à tous les élèves de France. C’est toute l’Éducation nationale qui est en deuil” et saluait la mémoire d’une surveillante connue pour son dévouement. Une heure plus tard, Emmanuel Macron a rendu hommage à Mélanie sur le réseau X : “Alors qu’elle veillait sur nos enfants à Nogent, une assistante d’éducation a perdu la vie, victime d’un déferlement de violence insensé..”.
La Première ministre, Elisabeth Borne, s’est déplacée sur les lieux mardi 10 juin, rappelant qu’une cellule psychologique était mise à disposition pour les élèves et le personnel de l’établissement.
La mort de Mélanie s’ajoute à une série d’agressions inquiétantes dans les établissements scolaires. En 2022, c’est Agnès Lassalle, professeure à Saint-Jean-de-Luz, qui avait été tuée par un élève. En 2020, le pays découvrait avec effroi le nom de Samuel Paty. Autant de tragédies qui posent une question glaçante : les adultes qui accompagnent nos enfants sont-ils encore en sécurité ?